Movember : Messieurs, prenez soin de vous !

En novembre 2003, naissait le mouvement Movember en Australie. Un mouvement pour lequel les équipes de l’Institut de Cancérologie de Bourgogne se mobilisent. Car chaque année, l’ICB accueille sur ses sites de Dijon, Chalon-sur-Saône et Auxerre, plusieurs centaines de patients pour le seul cancer de la prostate. C’est aussi pourquoi depuis 2012, en recherche clinique, l’équipe médicale de l’ICB a ouvert dix études concernant la prise en charge de cette pathologie et 110 patients ont accepté d’y participer.

A l’instar d’Octobre rose, Movember a également pour but de collecter des fonds mais à destination de la lutte contre les maladies masculines. Parmi lesquelles les cancers. Ils représentent la première cause de décès chez les hommes en France.

Le cancer de la prostate représente 25 % des cancers masculins et est la troisième cause de décès par cancer en France. Ces 25 % correspondent à 50.400 nouveaux cas recensés en 2018, selon l’INCa (Institut National du Cancer). Le cancer de la prostate est le premier cancer chez les hommes, devant celui du poumon (31.200 nouveaux cas en 2018) et le cancer colorectal (23.200 nouveaux cas en 2018).

Rare avant 50 ans, il voit son incidence augmenter progressivement avec l’âge, ainsi, l’âge médian du diagnostic s’établit à 68 ans. Il n’existe pas de dépistage organisé pour le cancer de la prostate, mais il est recommandé individuellement à partir de 50 ans. Si le test PSA (antigène spécifique de la prostate) n’est pas suffisamment fiable pour diagnostiquer un cancer, un taux élevé de PSA incitera à réaliser un examen complémentaire, comme un toucher rectal par exemple, et qui permettra de poser un diagnostic. 80 % de ces cancers sont diagnostiqués alors qu’ils sont encore limités à la prostate, d’où le taux de survie élevé à 93 % qui en fait un cancer de bon, voire de très bon pronostic.

Le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme, il présente un taux de survie à 20 % et emporte chaque année près de 23.000 hommes. 80 % des cancers du poumon sont attribuables au tabac, premier facteur de risque, suivi par les expositions professionnelles, les pollutions environnementales et les antécédents familiaux.

Troisième cancer le plus fréquent chez l’homme, le cancer colorectal (ou cancer du côlon et du rectum) présente quant à lui un taux de survie de 62 %. Dans 80 % des cas, il s’agit d’une tumeur bénigne qui évolue lentement pour devenir cancéreuse. Il est la deuxième cause de décès par cancer chez les hommes (9.200 en 2018). Pourtant, s’il est détecté tôt, il se guérit dans 9 cas sur 10. Un dépistage organisé a été mis en place pour les 20 millions de personnes, hommes et femmes, âgés de 50 à 74 ans. Mais seulement 29,1 % des hommes y participent, quand les recommandations européennes sont à 45 %. Grâce au test immunologique, il est désormais plus facile et simple de détecter ce cancer.

Globalement, les hommes sont plus touchés par les cancers que les femmes (54% des nouveaux cas de cancers détectés en 2018). Cependant, pour Lionel Lafay, responsable du Département Observation et documentation à l’INCa, « le risque absolu de cancer est en baisse chez l’homme, conséquence de la diminution de l’incidence du cancer de la prostate. […] Le taux de mortalité standardisé tous cancers baisse entre 2010 et 2018, grâce à des diagnostics réalisés à des stades plus précoces, à des évolutions thérapeutiques majeures, à des améliorations de la prise en charge des cancers […] »