Octobre Rose #2 : « Il est primordial qu’une femme n’ait à s’occuper de rien »

Afin de simplifier le parcours de soin des femmes atteintes de pathologies mammaires, l’Institut de Cancérologie de Bourgogne souhaite innover dans la coordination de sa prise en charge. C’est pourquoi, depuis début septembre, il a renforcé son équipe de Dijon avec l’arrivée de Charlotte Franzino.

# Quelle est votre mission au sein de l’ICB ?

Je suis coordinatrice médicale. J’ai pour mission d’organiser un réseau entre tous les acteurs de santé intervenant dans la prise en charge des lésions mammaires. Le dossier de chaque patiente qui présente un symptôme clinique, un signal radiologique, histologique voire génétique du sein, peut ainsi lui être adressé.

# Quels sont les objectifs de la mise en place de ce réseau ?

Initiée dès l’apparition d’une anomalie mammaire en radiologie, la démarche a pour objectifs d’éviter les retards de diagnostics puis de réduire les délais de prise en charge en organisant un parcours de soin efficace, à travers une réflexion pluridisciplinaire. 

# Cela sera aussi plus confortable pour les patientes ?

Avec un réseau, les rendez-vous pour les patientes s’enchaîneront dans le bon ordre, avec les bons délais et elles n’auront plus qu’à se laisser guider. En cancérologie, il est primordial qu’une femme n’ait à s’occuper de rien, sinon de se rendre à son rendez-vous. Le médecin généraliste qui voit sa patiente avec une pathologie mammaire saura qu’il peut passer par l’ICB pour la guider. En facilitant cette organisation, on créé un véritable parcours de soins, on garantie à la patiente une orientation adéquate dès la suspicion.

# Combien de temps vous donnez-vous pour constituer ce réseau ?

J’ai six mois pour créer les liens nécessaires entre professionnels de santé sur Dijon, puis dans un second temps, dans toute la région. Mais d’ici là, nous avons déjà mis en place une réunion de concertation pluridisciplinaire qui regroupe chirurgiens-gynécologues, radiologues, anatomopathologistes, oncologues et radiothérapeutes pour se pencher sur les dossiers présentant des lésions frontières du sein.

# Qu’appelle-t-on les lésions frontières ?

Il s’agit de ces lésions considérées a priori comme bénignes sur les images médicales, mais qui nécessitent une orientation spécifique, décidée de manière collégiale, comme une prise en charge chirurgicale, une surveillance ou un contrôle radiologique.

# C’est une première étape dans l’organisation du parcours de soin ?

Pour les professionnels, ces réunions permettent de tracer la prise en charge de la patiente. Par ailleurs, tous les médecins correspondants de la patiente sont informés des décisions prises en RCP puisqu’ils sont destinataires des comptes-rendus. Enfin, la patiente elle-même est tenue au courant de la suite à donner à sa situation, comme, par exemple, une mammographie à refaire dans l’année, sans attendre celle du dépistage organisé programmée tous les deux ans seulement.