Préventions

Nutrition et cancer

En France, 16 % des nouveaux cas de cancer chez les hommes et 20 % des nouveaux cas de cancers chez les femmes seraient attribuables à des facteurs nutritionnels, soit 19.000 nouveaux cas par an. Ainsi l’alcool (8 % des nouveaux cas), une alimentation déséquilibrée (5,4 %) et le surpoids/obésité (5,4 %) se classent tout juste derrière le tabac, premier facteur à risque (20 %).

Prévenir la survenue d’un cancer consiste donc avant tout à limiter les facteurs de risque au quotidien. De nombreuses études ont montré l’influence des facteurs nutritionnels sur le risque de développer un cancer, même si des incertitudes demeurent sur le rôle précis de certains d’entre eux. 

Quels aliments privilégier ?

Une chose est certaine : “Il n’existe pas d’aliments anti-cancer. Néanmoins, les recommandations actuelles du Programme National Nutrition Santé (PNNS), qui visent une alimentation équilibrée, sont en faveur de la prévention des cancers”, indiquait le Dr Vanessa Cottet, enseignante chercheuse à l’UFR Sciences de Santé de Dijon et au CHU Dijon Bourgogne, lors d’une conférence organisée par l’Institut de Cancérologie de Bourgogne sur le thème Nutrition et Cancer.

On entend par alimentation équilibrée et diversifiée, la consommation d’aliments d’origine végétale riches en fibres (fruits, légumes, légumes secs et céréales complètes). Ces aliments riches en fibres réduisent le risque de survenue de cancer colorectal. Les fruits et légumes permettent de prévenir l’apparition de cancers aérodigestifs (bouche, pharynx, larynx, nasopharynx, oesophage, poumon, estomac, côlon-rectum). Une alimentation équilibrée réduit aussi le risque de surpoids ou d’obésité, autre facteur de risque de développer un cancer. 

Les recommandations 

  • cinq portions de fruits et légumes par jour. Une portion équivalant à 80 / 100 grammes (une pomme, une tomate, deux abricots, un bol de soupe, une compote…). Ces fruits peuvent être frais, en conserve ou surgelés, crus ou cuits. Les féculents (tels que la pomme de terre), sont exclus de la catégorie fruits et légumes. Pour les fruits, mieux vaut préférer un fruit pressé à un jus de fruits, généralement trop sucré.
  • des légumes secs (lentilles, haricots secs…), deux fois par semaine.
  • un produit céréalier complet par jour (pâtes, riz ou pain complets).
  • privilégier la viande de volaille, les œufs, le poisson ou les légumineuses pour l’apport en protéines.
  • deux produits laitiers par jour en alternant lait, fromage, fromage blanc ou yaourt nature.

 

Quels aliments limiter ?

“Il n’y a pas d’aliments interdits. On peut se faire plaisir de temps en temps sans dépasser les recommandations”, rappelle le Dr Cottet, avant d’évoquer des exemples particuliers comme l’alcool. “Si la consommation est quotidienne ou dépasse un verre par jour ou s’avère importante le week-end par exemple, il est recommandé de la diminuer.” 

Les viandes rouges (bœuf, porc, veau, agneau, mouton, cheval) comme la charcuterie (jambon, lardons… en raison de leur conservation par fumaison, salaison ou séchage) en excès ne sont pas conseillées non plus. 5.600 nouveaux cas de cancers côlon-rectum seraient attribuables à la consommation de viandes rouges et de charcuterie, chaque année en France. En 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé la consommation des viandes transformées comme cancérogène avérée et celle des viandes rouges comme probablement cancérogène. 

Les recommandations :

  • moins de 500 grammes par semaine de viande rouge (soit trois ou quatre steaks entre 100 et 140 grammes).
  • moins de 150 grammes de charcuterie par semaine.
  • le sel et les aliments salés
  • éviter la prise de compléments alimentaires à base de bêta-carotène, sauf sur avis médical.

 

Pendant mon traitement ?

Au cours d’un traitement contre le cancer, les préconisations en matière d’alimentation restent les mêmes. Le Dr Cottet alerte même sur la pratique de régimes restrictifs ou du jeûne, pour lequel, à ce jour, aucune preuve sur un effet protecteur n’a été apportée. “Un autre point de vigilance est à porter sur les “poudres anti-cancers” qui risquent d’avoir des interactions avec les chimiothérapies par exemple”.

Globalement, la notion de plaisir gustatif est primordiale. “Elle permet de lutter contre la dénutrition, un problème majeur chez les patients, puisqu’elle impacte lourdement le suivi du protocole thérapeutique et joue sur le pronostic.”

Enfin, toutes ces recommandations sont à compléter par de l’activité physique, même modérée. Il est ainsi conseillé de pratiquer l’équivalent d’au moins 30 minutes par jour d’activité physique dynamique, soit d’intensité semblable à celle de la marche rapide ; et de marcher un peu toutes les deux heures, afin de ne pas rester assis trop longtemps et de réduire, ainsi, la sédentarité.

 

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Site de l’Institut National Du Cancer => rubrique « comprendre, prévenir, dépister »

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Centre de Médecine Nucléaire du Parc

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