L’approche thérapeutique des patients atteints d’un cancer du sein s’articule autour de la chirurgie, la radiothérapie et les traitements systémiques.
La stratégie thérapeutique sera systématiquement établi en réunion de concertation disciplinaire (RCP) auxquelles les équipes de l’Institut de Cancérologie de Bourgogne participent activement et suit les recommandations de l’Institut National du Cancer (INCa) ainsi que des sociétés savantes en vigueurs.
La prise en charge est personnalisée en fonction de l’âge, du stade de la maladie, des caractéristiques biologiques de la tumeur et de la présence éventuelle de métastases. Vous recevrez au début de votre prise en charge par un oncologue ou un radiothérapeute un document expliquant les détails de votre plan personnalisée de soins ainsi que des explications concernant plus particulièrement les effets secondaires des traitements proposés.
La Chirurgie mammaire
La chirurgie est l’un des traitements principaux du cancer du sein, notamment à un stade localisé.
Tumorectomie (chirurgie conservatrice du sein) : Elle consiste à retirer la tumeur et une petite marge de tissu sain autour d’elle, tout en conservant le reste du sein. Cette chirurgie est souvent suivie d’une radiothérapie pour réduire les risques de récidive locale.
Mastectomie : Dans certains cas, il est nécessaire de retirer entièrement le sein. La reconstruction mammaire peut être proposée soit immédiatement après la mastectomie, soit ultérieurement.
Curage ganglionnaire : Lors de la chirurgie, certains ganglions lymphatiques sous le bras (ganglions axillaires) peuvent être enlevés pour vérifier si le cancer s’y est propagé. Soit le curage est à visée diagnostique (on parle de technique de ganglion sentinelle) et dans ce cas la, la dissection ne concerne que quelques ganglions, soit le curage est à visée thérapeutique et il est le plus souvent étendu à l’ensemble de la chaine ganglionnaire axillaire.
La Radiothérapie mammaire et/ou ganglionnaire
La radiothérapie mammaire et/ou ganglionnaire est souvent utilisée en situation adjuvante, c’est à dire après la chirurgie. L’objectif est de diminué le risque de rechute locale ou régionale.
Nous utilisons les techniques les plus récentes pour permettre de délivrer les doses de rayonnements recommandées par les référentiels régionaux et internationaux avec pour objectifs : la plus grande efficacité et le moins d’effets secondaires possible.
- Technique VMAT
- Scanner 4D / Asservissement respiratoire
Les effets indésirables spécifiques les plus fréquents peuvent survenir pendant ou après la radiothérapie :
- Fatigue : l’accumulation de la fatigue n’est pas le signe d’une aggravation de la maladie. Elle n’est pas non plus toujours présente.
- Troubles de déglutition (en cas d’irradiation sus claviculaire) : possibilité de ressentir des difficultés pour avaler. en lien avec une irritation de la paroi de l’œsophage.
- Troubles cutanées : la peau peut devenir rouge (comme un coup de soleil) au niveau du sein, du bas du cou ou de l’aisselle, peau sèche, brunie ou rarement desquamée. Sensation de picotements dans le sein, échauffement. Augmentation du volume mammaire voire douleurs (rares)
Les Traitements Systémiques
- La chimiothérapie utilise des médicaments puissants pour détruire les cellules cancéreuses. Elle peut être administrée avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur (chimiothérapie néoadjuvante) ou après pour réduire les risques de récidive (chimiothérapie adjuvante). Les médicaments de chimiothérapie sont généralement administrés par voie intraveineuse en cycles, avec des périodes de repos entre les cycles pour permettre au corps de se rétablir.
L’hormonothérapie est utilisée pour traiter les cancers du sein qui sont sensibles aux hormones (récepteurs hormonaux positifs). Ce traitement vise à bloquer l’action des œstrogènes, qui peuvent stimuler la croissance des cellules cancéreuses.
Médicaments courants : Le tamoxifène, les inhibiteurs de l’aromatase (comme l’anastrozole) et les agonistes de la LH-RH (leuprolide) sont souvent utilisés pour bloquer ou réduire la production d’œstrogènes chez les femmes préménopausées et postménopausées.- L’immunothérapie stimule le système immunitaire du corps pour reconnaître et combattre les cellules cancéreuses. Ce traitement est surtout utilisé dans le cas du cancer du sein triple négatif, qui ne répond pas aux traitements hormonaux ni aux thérapies ciblées HER2.
- Les thérapies ciblées sont des médicaments qui agissent sur des caractéristiques spécifiques des cellules cancéreuses, comme les protéines qui contrôlent leur croissance.
Traitements anti-HER2 : Si les cellules cancéreuses surexpriment la protéine HER2, des médicaments comme le trastuzumab (Herceptin) et le pertuzumab peuvent être utilisés pour cibler cette protéine spécifique.
Surveillance
Le suivi après traitement comprend en règle générale des examens cliniques réguliers, des mammographies et d’autres examens complémentaires si nécessaire.
Le suivi est en règle générale spécialisé et assuré pendant 5 ans à 10 ans par un oncologue, un gynécologue, un radiothérapeute et/ou le médecin généraliste.
La reconstruction mammaire
Elle est de préférence réalisée après la radiothérapie. Après le traitement, la reconstruction mammaire nécessite un suivi par le chirurgien tous les ans ou tous les deux ans.