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Symptômes et diagnostic – cancer du sein

Epidémiologie

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes en France et constitue un enjeu majeur de santé publique. En 2018, environ 58 500 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués en France en 2019, représentant environ 33 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancers féminins. Le cancer du sein touche principalement les femmes âgées de plus de 50 ans, avec un âge médian au diagnostic de 64 ans. Il est à noter que le cancer du sein affecte également les hommes, bien que de façon beaucoup plus rare, avec environ 500 cas masculins diagnostiqués chaque année.

Le cancer du sein a causé environ 12 000 décès en 2018, ce qui en fait la première cause de décès par cancer chez les femmes. Malgré l’augmentation de l’incidence de la maladie, en partie en raison du vieillissement de la population et des progrès dans le dépistage, la mortalité diminue progressivement grâce à une détection plus précoce et à des avancées thérapeutiques. Le taux de survie à 5 ans après un diagnostic de cancer du sein est aujourd’hui estimé à 87 %, et il est d’environ 76 % à 10 ans, ces taux étant plus élevés lorsque le cancer est diagnostiqué à un stade précoce.

Données INCA 2020

Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque de cancer du sein sont multiples et incluent à la fois des éléments biologiques, génétiques et liés au mode de vie. Le premier facteur de risque est l’âge, puisque le risque de développer un cancer du sein augmente avec l’avancée en âge, notamment après 50 ans. 
Les facteurs hormonaux et reproductifs jouent également un rôle important. Ainsi, une première grossesse tardive, un faible nombre d’enfants, l’absence d’allaitement, ainsi que la ménopause tardive augmentent le risque. 
Les antécédents familiaux de cancer du sein, notamment chez les proches au premier degré (mère, sœur), accroissent également la probabilité de développer la maladie, tout comme certaines mutations génétiques, notamment celles des gènes BRCA1 et BRCA2, qui sont responsables de 5 à 10 % des cancers du sein. 
Le mode de vie a aussi une influence notable : la consommation d’alcool, le tabagisme, l’obésité et un manque d’activité physique sont tous associés à un risque accru de cancer du sein. 
Enfin, d’autres facteurs comme l’exposition prolongée aux œstrogènes, qu’il s’agisse d’hormonothérapie substitutive ou de menstruations précoces, peuvent également accroître le risque de développer cette maladie.

Dépistage

Depuis 2004, un programme national de dépistage organisé a été mis en place pour les femmes âgées de 50 à 74 ans, car c’est dans cette tranche d’âge que le risque de développer un cancer du sein est le plus élevé. Ce programme propose aux femmes concernées de réaliser une mammographie tous les deux ans, associée à un examen clinique, le tout étant entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie.

En plus du programme organisé, les femmes présentant des facteurs de risque spécifiques, comme des antécédents familiaux de cancer du sein ou des mutations génétiques (BRCA1 ou BRCA2), peuvent bénéficier d’un suivi personnalisé et de dépistages plus précoces et plus fréquents.

Des campagnes nationales, telles qu’Octobre Rose, sont également menées chaque année pour sensibiliser la population à l’importance du dépistage et inciter les femmes à se faire examiner régulièrement.

Symptômes

Les symptômes du cancer du sein peuvent varier d’une personne à l’autre, et dans certains cas, le cancer du sein peut ne présenter aucun signe visible, surtout à un stade précoce. Cependant, voici les symptômes les plus courants qui peuvent indiquer un cancer du sein :

  1. Masse ou boule dans le sein : La présence d’une masse ou d’un nodule palpable dans le sein ou sous l’aisselle est l’un des signes les plus fréquents. Ces masses sont souvent dures et indolores, mais elles peuvent également être sensibles.

  2. Modification de la taille ou de la forme du sein : Un changement soudain ou progressif dans la taille ou la forme d’un sein peut être un signe de cancer. Cela peut concerner un seul sein.

  3. Changements au niveau de la peau du sein : La peau peut devenir rouge, épaissie, ou présenter un aspect de « peau d’orange » (petites fossettes sur la peau). Ces modifications peuvent être un signe d’inflammation due à la présence de cellules cancéreuses.

  4. Écoulement anormal du mamelon : Un écoulement du mamelon, surtout s’il est sanguinolent ou clair et qu’il se produit en dehors de la période d’allaitement, doit être évalué par un médecin.

  5. Modification du mamelon : Un mamelon qui devient inversé (qui se rétracte vers l’intérieur), ou des modifications dans l’apparence du mamelon, peuvent être des signes d’un cancer sous-jacent.

  6. Douleur dans le sein ou le mamelon : Bien que la douleur mammaire soit rarement un signe de cancer du sein (et soit souvent liée à des cycles menstruels ou à d’autres conditions bénignes), elle peut dans certains cas être associée à la maladie.

  7. Gonflement sous l’aisselle ou autour de la clavicule : Un gonflement dans cette zone peut être le signe d’une propagation du cancer vers les ganglions lymphatiques.

Il est important de noter que ces symptômes peuvent également être associés à des affections bénignes (non cancéreuses) comme des kystes ou des infections. Un diagnostic précoce est essentiel pour maximiser les chances de guérison. 

Bilan diagnostic

Dès la constatation de l’un de ses symptômes, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin traitant ou votre gynécologue pour bénéficier d’un examen clinique qui pourra être complété par d’autres examens paracliniques afin de confirmer le diagnostic. Les examens couramment utilisés pour le diagnostic du cancer du sein en France comprennent :
  • Un bilan radiologique
    • Mammographie : C’est l’examen clé de dépistage et de diagnostic. Il permet de visualiser des anomalies dans les tissus mammaires (masses, microcalcifications) et d’orienter la suite des investigations.
    • Échographie mammaire : Utilisée en complément de la mammographie, l’échographie permet de différencier les masses solides des kystes remplis de liquide et d’obtenir une meilleure visualisation des tissus dans certains cas (comme chez les femmes jeunes, dont les seins sont plus denses).
    • IRM mammaire : Utilisée dans certains cas, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peut être prescrite pour mieux évaluer des lésions douteuses ou pour rechercher des foyers supplémentaires de cancer, notamment chez les patientes à risque élevé (par exemple, porteuses de mutations génétiques comme BRCA1 ou BRCA2).
  • Une biopsie percutanée : Un échantillon de la masse suspecte est prélevé à l’aide d’une aiguille fine (cytoponction) ou d’une aiguille plus large (microbiopsie) sous guidage échographique ou mammographique. L’échantillon prélevé lors de la biopsie est analysé par un anatomopathologiste afin de confirmer la présence de cellules cancéreuses et de déterminer le type histologique du cancer du sein (ex. : carcinome canalaire infiltrant, carcinome lobulaire infiltrant). L’analyse permet également de :
    • Évaluer l’agressivité du cancer grâce au grade tumoral (classification de Scarff-Bloom-Richardson, SBR), qui mesure le degré de différenciation des cellules cancéreuses (grade 1 à 3).
    • Identifier les récepteurs hormonaux : L’analyse des récepteurs hormonaux (œstrogènes et progestérone) permet de savoir si le cancer est hormono-dépendant. Cela guide les choix thérapeutiques, notamment en ce qui concerne les traitements hormonaux (anti-œstrogènes).
    • Statut HER2 : HER2 est une protéine présente à la surface des cellules, et sa surexpression est associée à un cancer du sein plus agressif. Connaître le statut HER2 oriente vers des thérapies ciblées spécifiques (comme le trastuzumab).
 

Si le diagnostic de cancer du sein est confirmé, l’étape suivante consiste à déterminer l’étendue de la maladie par un scanner thoraco-abdomino-pelvien, une scintigraphie osseuse ou TEP-scanner.