Tous égaux face aux dépistages ?

En France, il existe trois types de dépistages organisés : pour le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus et le cancer colorectal. Mais les taux de participation sont très en-deçà des objectifs fixés au niveau européen. Le Baromètre Cancer 2021 de l’Institut National du Cancer, publié en janvier 2023,  révèle que 43 % des personnes concernées (50-74 ans) déclarent être à jour de leur dépistage du cancer colorectal, quand l’objectif européen est fixé à 65 %. De même pour les dépistages des cancers du sein et du col de l’utérus, si respectivement 95,6 % et 92,7 % indiquent avoir déjà participé aux campagnes de dépistage, elles sont seulement 68,8 % et 76,8 % à être à jour de ces dépistages (pour des objectifs européens fixés à 75 % et 85 %).

Le dépistage du cancer de la prostate, lui, n’est pas organisé au niveau national. L’Association française d’Urologie préconise un dépistage individuel entre 50 et 75 ans. Or, ils ne sont que 33,4 %, âgés de plus de 50 ans, à déclarer avoir déjà réalisé cet examen (soit une chute de 18,2 points par rapport à 2010).

Ce que le Baromètre Cancer 2021 met aussi en avant dans cette étude sur les dépistages, c’est que l’adhésion et la participation sont moins fréquentes chez les personnes à faibles revenus. Les dépistages organisés des cancers sont particulièrement bien pris en charge par l’Assurance Maladie. Plusieurs facteurs permettent néanmoins d’expliquer le lien constaté entre le niveau de revenu et le taux de participation aux dépistages. Il a notamment été relevé que les personnes ayant des difficultés financières se préoccupent sensiblement moins de leur santé et adoptent des comportements de prévention moins favorables.

De cette étude consacrée aux dépistages, il ressort que “les professionnels de santé constituent à la fois des vecteurs essentiels à la sensibilisation auprès de la population générale, de précieux relais d’information et des acteurs clés de l’accompagnement des patients dans le cadre de la réalisation des examens de dépistage”. 

Les professionnels de santé de l’Institut de Cancérologie de Bourgogne participent activement à l’effort de sensibilisation et relaient systématiquement les campagnes de promotion de dépistages. De même, afin de réduire les inégalités d’accès aux soins, l’ICB est implanté dans trois départements de Bourgogne et décentralise ses consultations médicales sur huit sites, pour une prise en charge la plus proche possible du lieu d’habitation de ses patients. Enfin, ses patients n’ont aucun reste à charge à régler lors des consultations et à l’issue de leur traitement.